Réparation de bateaux : la filière peine à embaucher et cherche des candidats

Temps de lecture : 3 minutes

A Marseille, le chantier de réparation de yachts de luxe a belle allure : comme dans tous les ports de plaisance français, les entreprises de réparation de bateaux entament leur saison pleine… pendant les mois d’hiver, l’activité tourne à plein, après l’été et en prévision des prochaines grandes vacances. Des centaines de recrutements en perspective, dès maintenant et jusqu’à la fin juin au moins : en intérim mais surtout, en CDD d’au moins 6 mois, voire en CDI, car le secteur d’activité est en pleine expansion et tourne à plein régime quasiment toute l’année (voir notre article).

 

« Nous avons du mal à embaucher dans des métiers plus spécialisés qu’il n’y paraît, et les agences d’intérim ne suffisent pas », explique ainsi la patronne du chantier de Marseille. « Par exemple, nous recherchons des manutentionnaires mais dans notre secteur d’activité, un manutentionnaire va avoir des compétences spécifiques comme la sortie et le calage des bateaux, et qui va manipuler les engins de levage pour faire sortir les bateaux de l’eau ou les y remettre : on parle de gros bateaux, près de 700 tonnes à manipuler, et nous devons former nos recrues sur place car les centres de formation en logistique n’apprennent pas aux salariés à manipuler et à caler des yachts de cette taille et de ce poids. D’où l’intérêt pour nous, une fois les personnels formés, de les garder en CDI. C’est pour ça que la filière est intéressante pour les candidats à l’emploi, elle est garante d’emplois souvent pérennes ».

 

Autres gros pourvoyeurs d’emplois : les concessionnaires de bateaux. Sur les côtes françaises, ils font travailler plusieurs centaines de personnes, des milliers en été. « En réalité, les ventes de bateaux neufs sont assez stables depuis maintenant six ans, les acheteurs préfèrent de l’occasion réhabilitée. La plupart des concessionnaires nautiques cherchent donc aujourd’hui à recruter des salariés capables de réparer et de remettre à neuf des bateaux, autant que des vendeurs ! », explique la Fédération des Industries Nautiques. « L’entretien, la réparation, la remise au goût du jour, cela représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires de la filière, d’où l’augmentation des besoins en main d’œuvre de type mécanicien, technicien de maintenance, peintres, réparateurs de mâts, de cordages, de winchs, ou encore spécialistes de l’électronique embarquée, techniciens composite, menuisiers, plombiers, selliers, cuisinistes… spécialisés ou désireux de se spécialiser dans le bateau et de s’y consacrer à l’année ».

 

Au total sur le territoire français, le long des côtes mais aussi dans les terres pour la navigation fluviale ou sur lacs, plus de 3000 entreprises cherchent aujourd’hui à recruter de la main d’œuvre pour la maintenance des bateaux. Pour beaucoup des métiers recherchés, un CAP ou un bac pro suffisent, mais de plus en plus aussi, les recruteurs proposent des formations initiales ou complémentaires en entreprise, qui permettent d’obtenir un CQP, un certificat de Qualification Professionnelle de Branche, et/ou des titres professionnels délivrés par le Ministère du Travail pour 13 spécialisations. Rien qu’en Bretagne, 4500 postes sont à pourvoir, alors que le nombre de départs en retraite est important dans la filière en ce moment et concerne, pour la France, plus de 15% des effectifs salariés pour les 5 ans à venir.

 

 




1 commentaire

DAOUDI le 2 juil. 2019

Ce type d’opportunités, même si la tranche d’âge des plus jeunes est souvent lea plus ciblée, peuvent-elles également être utilisées par les « seniors », motivés par la filière ?

A lire également