La filière nautique recrute en intérim, en CDD et en CDI

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Bateaux à moteur ou bateaux à voile : il ne s’est jamais vendu autant de navires de plaisance que ces dernières années, et discrètement, sans faire tellement la Une des médias, la filière du nautisme se hisse petit à petit sur le podium des secteurs économiques innovants et porteurs en matière d’emploi, en France. 2018 poursuit en effet la belle lancée de 2017, avec plus de 50 000 bateaux vendus, soit une hausse de 20% par rapport à 2016. Et pour répondre à cette forte demande, le secteur embauche : « j’ai fait deux ans et demi d’intérim, puis mon patron m’a proposé un CDD il y a huit mois, face à la forte demande, et finalement il me passe en CDI », se réjouit ainsi Nathalie, ouvrière spécialisée dans les matériaux composite aux Herbiers, en Vendée, dans un atelier de fabrication nautique.

 

Deuxième constructeur mondial de navires de plaisances, le groupe Bénéteau a ainsi recruté quelques 500 personnes en CDI (Contrat à durée indéterminée) l’année dernière, et poursuit dans cette direction : « nous proposons même aujourd’hui de former nos recrues directement dans nos ateliers, parce qu’avec les volumes de personnels que nous recherchons, il devient quasiment impossible de ne recruter que des salariés expérimentés », explique la DRH du groupe. « Nous avons donc décidé d’ouvrir un centre de formation qualifiante pour nos recrues qui n’ont pas forcément d’expérience dans le milieu du nautisme. Nous leur apprenons essentiellement les métiers du moulage, avec toute la filière polyester, et de l’assemblage, avec les filières du bois et de l’électronique ».

 

Les gros chantiers comme Saint-Nazaire, dont on vous a déjà parlé sur ce blog, remplissent leurs carnets de commandes pour le quart de siècle à venir, quasiment, mais ils ne sont pas les seuls ! Toute la filière en profite. Aux Sables d’Olonnes, Privilège Marine (filiale de HanseYatchs), numéro 1 sur les marchés américain et européen de fabrication de catamarans de croisière, mais aussi depuis bientôt 20 ans sur les plus grandes unités et le haut de gamme, a doublé le nombre de bateaux à mettre en mer cette année, par rapport à l’année dernière. « Doubler la production c’est évidemment super, à condition de trouver la main d’œuvre », sourit la DRH. « C’est un impératif pour tenir les délais que nous nous sommes fixés : pour répondre à la demande, nous embauchons pour réussir à délivrer nos produits en trois semaines au lieu de cinq. Surtout en ce moment, avec les beaux jours qui reviennent et l’été dans quelques mois, la demande est très forte ».

 

En 2017, la France a commercialisé et produit des bateaux pour plusieurs milliards d’euros : « si vous regardez, la Bretagne à elle seule représente deux milliards d’euros de chiffres d’affaire sur le marché nautique », analyse la FIN, la Fédération des Industries Nautiques. « Soit un tissu économique de plus de 2000 entreprises, et quelques 7 ou 8000 emplois locaux, sans compter évidemment les intérimaires saisonniers qui chaque année sont de plus en plus nombreux. Vous retrouvez le même cas de figure en Camargue, en Poitou-Charentes, avec la Vendée en tête de proue, dans les Pays de la Loire, ou en Occitanie. Ces régions françaises ont remarquablement surmonté la crise de 2008 pour devenir, grâce à l’innovation de leurs grands groupes mais aussi de dizaines de TPE, de PME et de start up spécialisées dans le nautique, des symboles d’une excellence reconnue dans le monde entier. Nous sommes aujourd’hui reconnus à l’international pour notre savoir faire et notre expertise, aussi bien en matière de paquebots, de cargos, que de bateaux de course croisière, de voiliers de compétition (la France est numéro 1 mondial) ou encore de bateaux à moteur (4eme place mondiale), de produits de niche ou de bateaux patrimoine, comme l’Hermione ».

 

La filière nautique emploie dans l’Hexagone environ 40 000 personnes, avec une croissance à deux chiffres, dans quelques 5 000 entreprises : construction, location, motorisation, maintenance, commercialisation et prestations de services.

 

 




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