Un géant de la silice chinois s’implante à Marseille et crée 330 emplois

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Son nom ? Quechen Silicon Chemical. Sa carte de visite ? Numéro 3 mondial de la production de silice à haute dispersion, industriel chinois, leader de la production de « pneus verts » à faible résistance, de plus en plus utilisés par les constructeurs pour abaisser les rejets de CO² de leurs véhicules. Chiffre d’affaires annuel : 150 millions d’euros. La bonne nouvelle ? L’industriel a préféré le port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, à celui de Rotterdam, aux Pays-Bas, pour son nouveau grand projet d’implantation : un investissement de 105 millions d’euros pour implanter en Europe une usine de silice qui créera sur le port marseillais 130 emplois directs et 200 emplois indirects au départ, sans doute beaucoup plus dans les années qui viennent.

 

« Nous sommes très heureux de cette décision largement bénéfique à l’embauche sur le site de Fos », se réjouit l’un des artisans du projet à la CCIMP (Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence). « Cela fait maintenant 3 ans que nous conduisons la bataille pour remporter ce projet, face à une trentaine d’autre sites candidats et concurrents. Cela représente un apport d’activité pour le port à hauteur de 40 000 tonnes de trafic de marchandises induit chaque année, c’est le plus gros investissement jamais réalisé par un groupe chinois pour une usine sur notre territoire. Surtout, nous pensons que ce n’est qu’un début, car l’exemple de Quechen Silicon Chimical devrait inspirer d’autres industriels internationaux à terme. C’est pour cela que nous pensons qu’au-delà de 130 postes directs au démarrage et 200 postes indirects, ce sont peut-être des centaines ou des milliers de postes qui découleront dans un futur proche ».

 

La victoire est d’autant plus belle que pour le moment, toutes les marchandises échangées par l’industriel chinois transitent par Rotterdam. « On peut espérer que Quechen va progressivement transférer ses activités portuaires, tout ou partie, des Pays-Bas vers son point d’ancrage marseillais, car son objectif c’est de se rapprocher de clients comme Michelin, Pirelli ou Continental », analyse la CCIMP. « C’est un marqueur fort de la capacité du port de Marseille à attirer des investisseurs étrangers face à la concurrence des dix plus grands ports mondiaux,  et nous comptons réellement sur l’émulation que cela peut provoquer auprès d’autres géants chinois du commerce international ».

 

Avec ces perspectives de développement, le port de Marseille prouve aussi sa capacité à s’adapter progressivement à la baisse du trafic mondial de pétrole brut, pour se développer avec succès dans le trafic généré par les filières de substitution, comme ici la silice avec Quechen Silicon Chemical, mais aussi par le lancement d’une navette ferroviaire vers la Suisse (voir notre article). Cela permet de compenser l’arrêt définitif des importations de pétrole brut par l’usine Total de la Mède. A la place, le groupe français fabrique du biodiesel, autre filière d’avenir pour le port phocéen. Et les emplois sur site.

 

 




1 commentaire

VTC Marseille le 21 janv. 2019

Ravi (et fier!) de voir que l’attractivité du port de Marseille se renforce… Merci pour cette article qui partage une bonne nouvelle sur notre ville.

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