Les métiers de traitement et de gestion de l’eau gros pourvoyeurs d’emplois

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On vous parle beaucoup sur ce blog – et c’est légitime ! – des métiers de l’eau qui recrutent dans les filières du maritime et de la navigation fluviale, mais ils ne sont pas les seuls domaines d’activités où l’emploi se développe en France : d’autres univers liés à l’eau, à la mer, aux rivières, aux fleuves… sont de gros bassins économiques pourvoyeurs d’emplois. Sauf que l’on n’y pense pas assez ! Mais les choses sont en train de changer, en particulier depuis cet été et une prise de conscience assez nette du grand public, des pouvoirs publics, et de la société en général, qu’il fallait impérativement agir pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

En parallèle de cette prise de conscience, des filières pour le développement durable se sont retrouvées sur le devant de la scène, comme le traitement de l’eau par exemple : « C’est un milieu où les débouchés professionnels sont extrêmement nombreux, mais les étudiants n’y pensaient pas beaucoup pendant leur cursus au lycée, et ce n’est que récemment qu’on s’est aperçu que la sensibilisation à la question écologique avait boosté à la fois le secteur économique et les entreprises, qui recrutent de plus en plus ; et l’intérêt des jeunes ou des demandeurs d’emploi en reconversion, désormais très curieux et motivés pour suivre des formations spécialisées dans les métiers de l’eau liés à l’environnement », explique l’ENIL, école spécialisée dans les formations en sciences alimentaires et en qualité de l’eau. « Les secteurs qui recrutent ? Ceux de la distribution d’eau potable, de l’assainissement, de l’industrie spécialisée dans le traitement des eaux usées, les bureaux d’études, les collectivités, et bien sûr de grands groupes réputés dans leur domaine comme Saur, Suez, Veolia ou la Lyonnaise des Eaux ».

 

Les métiers proposés par les recruteurs ? Agent d’exploitation, agent en réseau d’eau potable, conseiller en gestion de l’eau, hydrologue, technicien d’assainissement ou d’exploitation, technico-commercial sur l’eau, assistant d’intervention, technicien de rivière… « Généralement, les recruteurs demandent que les candidats soient titulaires d’un BTS dans l’une des dix écoles spécialisées reconnues en France, de préférence après un bac scientifique », explique la FP2E (Fédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau). « C’est déjà une bonne base technique, après quoi il est apprécié de pouvoir présenter en plus une licence professionnelle ou une école d’ingénieur, pour candidater à des postes plus pointus en génie des procédés par exemple, en électromécanique, en microbiologie… ».

 

Ces débouchés des métiers de l’eau emploient plus de 50 000 personnes en France et c’est clairement une filière d’avenir : « l’eau devient aujourd’hui un enjeu majeur pour les sociétés occidentales, et on peut considérer que l’emploi va se développer très rapidement dans au moins cinq domaines différents : les métiers liés à l’eau dans son état naturel, les métiers qui tournent autour de la gestion de l’eau potable, les métiers dédiés au retraitement des eaux usées, les métiers consacrés à la qualité et aux contrôles, et enfin les métiers qui se préoccupent de l’eau en tant que source d’énergie », analyse l’Observatoire National des Emplois et Métiers de l’Economie Verte (ONEMEV). Les embauches se font beaucoup au sein des entités citées plus haut, mais aussi de plus en plus dans les entreprises qui veulent leur propre personnel pour « réaliser des tests sur le respect des normes de pollution au jour le jour et assurer les certifications de qualité de l’eau et de préservation des ressources. Les hydrogéologues sont par exemple des professionnels très recherchés par les recruteurs, ou encore ce que l’on appelle des hydrauliciens, des ingénieurs spécialisés en équipements et en infrastructures liés à l’eau. Les collectivités les recherchent pour gérer les problématiques d’approvisionnement en eau et de gestion des eaux usées, les grands groupes comme Veolia les recrutent beaucoup pour leurs missions à l’international, et ils sont aussi très demandés dans les milieux maritimes, pour s’occuper des espaces côtiers ».

 

Plus de 5 millions de personnes exercent aujourd’hui un emploi dans l’économie verte au sens large, et 4 autres occupent un poste dans les secteurs dits « verdissants », c’est-à-dire « qui ont une dimension environnementale même si ce n’est pas une finalité ». Et sur ces 8 millions de personnes, 44% exercent un emploi lié à la production, à la distribution ou au traitement de l’eau. Les chiffres de 2018 ne sont pas encore connus, mais on estime que l’année dernière, près de 300 000 projets de recrutement exprimés par les employeurs portaient sur ces métiers de l’économie verte, ce qui représente environ 1 projet de recrutement sur 7 !

 

 




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