Filière hydrogène : d’ici 3 ans, 200 emplois créés dans le port de Dunkerque

Temps de lecture : 4 minutes

C’est une société basée à l’origine à Paris, H2V, qui va redynamiser de manière assez spectaculaire l’emploi sur le littoral de Dunkerque, d’ici 2021, en créant plusieurs centaines d’emplois (au moins 200) sur le port de Dunkerque et en investissant 450 millions d’euros sur le site, avec la construction d’une toute nouvelle usine spécialisée dans la production de biogaz et d’hydrogène verts : des énergies 100% renouvelables, avec une empreinte carbone équivalent à zéro, puisque les éléments de production sont uniquement de l’électricité et de l’eau elles-mêmes issues de filières de recyclage… Des énergies, qui serviront elles-mêmes ensuite à générer du biocarburant, de la chaleur ou de l’électricité.

 

« Nous consacrons une année à étudier l’impact de ce projet sur la faune et la flore du littoral, pour la partie concernée, et cette phase d’étude qui a commencé à l’automne 2017 devrait s’achever en octobre 2018 », explique le bureau d’études choisi pour mesurer l’impact de cette nouvelle implantation sur l’environnement. Ensuite, les travaux d’aménagement du site pourront commencer, normalement fin 2019 ou début 2020, pour lancer l’activité à partir de 2021. Le port maritime de Dunkerque a validé la localisation du futur projet : « dans la partie ouest du port, après le terminal à conteneurs, au sud de Dunkerque, le long du littoral qui descend de Saint-Pol-sur-Mer à Gravelines en passant par Grande-Synthe et Fort-Mardyck », explique la direction du grand port.

 

En fonction de la demande et des clients, le nombre de créations d’emplois pourrait donc dépasser les 200 postes créés : 25 hectares de terrain dédié devraient en effet permettre, en 5 ans maximum, peut-être plus rapidement, de construire cinq unités de production, une par an en moyenne : « Nos clients ce sont les producteurs d’énergie renouvelable à l’échelle du territoire européen. Nous commercialisons déjà plus de 5 TWh d’excédents électriques grâce à nos deux premiers sites de production, en Normandie et dans les Hauts-de-France, et notre activité est appelée à se développer, surtout avec les encouragements du ministère de la transition écologique, qui vient de lancer un vaste plan de déploiement de l’hydrogène », analyse l’investisseur.  « C’est un marché tout neuf, « qui représente des milliards de mètres cubes à produire, et des milliards d’euros à investir », notamment dans l’emploi.

 

En clair, une quarantaine d’emplois devraient être proposés chaque année « prioritairement auprès de la population locale », précise H2V. Xavier Bertrand, le président de région, soutient le projet et a d’ores et déjà accepté le principe du financement de formation pour ces métiers nouveaux, une fois les profils de personnels recherchés déterminés : « nos formations se déroulent pendant un an, directement sur les sites où nous implantons nos usines, en priorité avec des étudiants ou des personnes à la recherche d’emploi qui viennent de ces territoires et en connaissent bien le littoral », explique la DRH. « A l’issu de la formation nous délivrons un diplôme. Nous recherchons des étudiants de niveau Bac + 2 ou ingénieurs, mais nous nous adressons aussi aux personnes à la recherche d’un emploi ou aux salariés en reconversion. Nous recherchons et formons des personnels pour l’exploitation, des ingénieurs, des techniciens de maintenance, des contrôleurs… Il faut former les nouvelles générations aux métiers de l’hydrogène, parce que ce sont des défis à relever dans un futur très proche, et même dès maintenant. La filière hydrogène devrait représenter pas moins de 12 000 emplois en France, dans les 5 ans qui viennent ».

 

« L’hydrogène va nous permettre de répondre aux grands enjeux du vingt-et-unième siècle : les électrolyseurs peuvent être installés n’importe où, l’hydrogène peut même être produit grâce à l’électricité solaire. Ce sera le carburant du futur, il pourra alimenter tous les types de transport, comme les camions, les véhicules particuliers, les trains ultra rapides ; il pourra aussi alimenter les villes en électricité, et surtout il permettra aux pouvoirs publics de répondre à trois types de problématiques : sur le plan climatique, sur le plan sanitaire et de la qualité de l’air dans les villes, et aussi sur le plan de l’emploi et de la transformation industrielle de la France » explique Philippe Boucly, Président de l’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC). Le ministre de la Transition énergétique, Nicolas Hulot, veut faire de la France le leader mondial de ces technologies. Il vient effectivement d’annoncer un plan de 100 millions d’euros pour soutenir la filière de l’hydrogène.

 

 




0 commentaire

A lire également