La logistique portuaire : profession docker

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Docker : cette profession à part dans le monde de la logistique et du transport de marchandises. On a beaucoup entendu parler d’eux au plus fort du mouvement de protestation contre le projet de loi travail de la ministre Myriam El Khomri, il y a quelques années. Les dockers, au faîte du collectif d’opposants au texte, bloquaient les plus gros ports du pays et y paralysaient la moindre velléité d’activité logistique. Preuve de leur importance dans le commerce maritime… Preuve aussi de leur rôle clé dans la bonne marche des opérations de chargement / déchargement des milliers d’énormes containers qui partent de la France ou y arrivent chaque jour, après avoir sillonné les océans.

Il est le seul habilité à gérer la logistique des cargaisons des bateaux. Autre spécificité : le docker est forcément un homme. C’est une profession à 100% masculine, qui ne recrute pas encore de femmes à l’heure actuelle, pour des questions de force physique.


Le Docker : ce logisticien des quais

C’est une profession qui requiert une formation très spécifique. Il faut passer par un centre de formation en manutention portuaire, afin d’y apprendre à maîtriser la conduite et la manutention des appareils de levage des containers, ainsi que des engins dits de transbordement. C’est-à-dire tout les appareillages qui permettent de gérer l’acheminement des marchandises d’un point à un autre du quai, comme les chariots élévateurs, les portiques et ponts roulants, ou encore, les grues. Pour exercer ce métier, il est donc impératif d’obtenir un CACES, et également un certificat de qualification en manutention portuaire. Enfin, le permis de chauffeur routier sera le plus souvent considéré comme indispensable par les recruteurs.

Une fois ces acquis maîtrisés, le docker va devoir être très réactif à l’arrivée ou au départ d’un bateau. Voici quelques-unes de ces missions :

– Savoir ouvrir les cales et en gérer les espaces de stockage et la circulation à bord
– Assurer la manutention de containers qui pèsent plusieurs tonnes pièce
– S’occuper du transfert des marchandises en vrac comme certains matériaux de construction ou les troncs d’arbres


Il sera également responsable de/du :

l’accorage : fixation des éléments dans les containers pour sécuriser la marchandise jusqu’à bon port.
l’élingage : levage avec des élingues, sortes de cordages installés autour d’une charge pour permettre son maintien et son levage
saisissage : amarrage d’une cargaison avant traversée d’un bateau, de manière à ce que le container résiste aux mouvements de pression et de tension liés à la dynamique du navire sur la mer
l’empotage / dépotage : le chargement et le déchargement de marchandises dangereuses comme des gaz, des liquides inflammables, de la poudre etc.

Le docker devra faire preuve de rapidité et d’efficacité, en particulier pour toutes les opérations logistiques concernant des denrées périssables, qu’il pourra d’ailleurs être amené à devoir reconditionner.


Un métier riche aux contraintes importantes

Il faut savoir que le docker travaille beaucoup la nuit ou au petit matin. En effet, les arrivages dans les ports peuvent s’effectuer à n’importe quel moment.  Le docker doit également être à l’aise aussi bien sur le sol qu’à bord ou en hauteur et en milieu froid (zones frigorifiques). Il doit connaître les outils de radiocommunication utilisés sur les zones portuaires, l’interprétation des différents signaux et leur transmission. Il doit aussi maîtriser la circulation sur l’enceinte du port dans son intégralité, l’emplacement des différents entrepôts de stockage, et la législation des douanes pour toutes les marchandises. Enfin, il aura une mission de réception et de contrôle de l’intégrité des marchandises. Il devra également effectuer les relevés d’anomalies et la transmission des incidents s’il s’en produit.. Il peut aussi être chargé de missions annexes comme la pose de filets anti-pollution ou des opérations de prévention incendie.

En contrepartie de ces contraintes importantes et de la pénibilité de certaines tâches, le docker gagne assez bien sa vie. Les primes pour les horaires de nuit, les week-ends et les jours fériés travaillés, le niveau de responsabilité de certaines missions ou leur pénibilité composent une large partie du salaire. Le salaire peut osciller entre 1900 et 4000 euros brut selon l’âge et donc l’expérience. Le docker a droit à 5 semaines de congés payés par an, comme tout le monde.

Toutefois, il n’a qu’un seul jour de repos hebdomadaire au choix, les autres jours pouvant nécessiter une flexibilité importante. Par exemple : travail de 22h à 6h, puis 9 heures de repos, reprise de 15h à 23h, puis à 8h… Ce sont donc des contraintes organisationnelles élevées pour la vie de famille et un rythme biologique très souvent contrarié. Seules les journées du 1er janvier, du 1er mai et du 25 décembre sont obligatoirement chômées.

Autre spécificité de cette profession à part : la garantie de l’emploi. En effet, la réforme de 1992 a permis de transformer des contrats d’intermittents en une majorité de CDI. Et un secteur d’activité qui, globalement, marche bien et continue à recruter, grâce au développement du commerce international. Même si la profession alerte de plus en plus souvent sur les risques de « re-précarisation » de la filière. En cause ? La pression qui serait exercée par certaines multinationales, pour plus de flexibilité et moins de reconnaissance de la pénibilité. 150 000 dockers environ travaillent dans tous les ports du monde. Ils sont quelques centaines dans chacun des grands ports de France.

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