Soudeur : un métier qui ne connaît pas la crise

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Le métier de soudeur est très recherché sur les chantiers navals et dans la maintenance de bateaux. Celui qui assemblera, sur les ouvrages, qu’il s’agisse de paquebots à taille démesurée, de yachts de luxe ou de voiliers de plaisance, les différents éléments métalliques de structure, pièces chaudronnées ou tuyauteries. Les soudeurs sont de moins en moins nombreux dans les lycées professionnels et pourtant…

« C’est un métier qui ne connaît pas la crise. Jamais de chômage, un bon salaire, et certaines compétences irremplaçables par des robots. Le métier de soudeur a encore de beaux jours devant lui. Il est parfois difficile, personne ne le nie, mais il présente des avantages immenses. Il permet de voyager de chantiers en chantiers, de toucher une rémunération très intéressante, et de ne jamais pointer à Pôle emploi ! », explique le Syndicat National de la Chaudronnerie.

« Les recruteurs sont là. Ils cherchent de plus en plus à embaucher, car les soudeurs font partie de ces métiers dont une majorité de représentants partiront à la retraite avant la fin de la décennie. Il faut mobiliser les jeunes générations sur l’intérêt de la profession ».

« En France, on peut considérer qu’une dizaine de métiers assurent à 100% un emploi, les métiers les plus en tension : chauffeur routier, infirmier, serveur…. Les soudeurs sont sur le podium, avec plusieurs milliers de postes disponibles », confirme l’Observatoire de la Métallurgie.

« Les recruteurs se les arrachent, dans tous les secteurs : l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, le BTP, la pétrochimie, le génie civil, les centrales nucléaires… et les chantiers navals. Les plus gourmands peut-être, qui en font travailler aussi bien sur les bateaux de croisière, les ferries, les navires marchands, les bateaux spéciaux et les sous-marins ».

Un rôle essentiel sur un chantier naval

« C’est un métier exigeant dans un univers exigeant. Mais c’est un métier très valorisant car les entreprises démarchent en permanence les soudeurs sur les chantiers pour les recruter. On se sent désiré, on négocie le salaire qu’on veut, près de chez soi ou à l’étranger. Les carnets de commande sont pleins jusqu’à la retraite même pour les débutants ! » explique la direction France d’une grande société finlandaise de fabrication d’appareils de soudage.

« Un bateau est la somme de ses pièces, comme on dit dans le métier. Le soudeur est l’un des professionnels les plus importants sur un chantier naval. C’est lui qui va permettre d’installer les équipements dans un temps plus court qu’en mécanique, et qui va assurer l’étanchéité et la sécurité de secteurs du bateau décisifs pour son bon fonctionnement. Il a une responsabilité importante vis-à-vis des futurs occupants du navire. Le savoir faire et la vérification des procédures sont extrêmement précieux car c’est un secteur où la concurrence est rude et chaque détail compte ».

Soudeur : un métier en constante évolution

Dans ce contexte, c’est aussi un métier qui évolue sans cesse. Pour adapter les techniques à de nouveaux matériaux plus légers, plus fiables, de nouveaux alliages, de nouveaux procédés « pour aller plus vite, améliorer le qualitatif ou la rentabilité, cela dépend des constructeurs », explique un soudeur de métier, depuis plus de 20 ans affecté aux chantiers de Saint-Nazaire.

« Il faut se former sans cesse, nous sommes obligés. Il est indispensable, dans l’exercice de notre activité, d’être au courant des dernières avancées technologiques, des nouveaux outils. Les lois, les réglementations, les normes nationales et internationales évoluent aussi sans cesse, nous devons les connaître par cœur ! Notamment pour pouvoir répondre aux nouvelles exigences environnementales, de plus en plus contraignantes dans la plupart des pays. Mais aussi aux obligations de sécurité maritime qui se durcissent régulièrement ».

Des conditions de travail parfois difficiles

Les avantages : un métier dans lequel il est difficile de s’ennuyer ! Car sur les chantiers de la construction navale chaque nouveau projet amène de nouveaux défis, de nouvelles applications. « Travailler sur le plus grand paquebot du monde, imaginer que des millions de passagers vont fouler les ponts et les coursives, dormir dans les cabines, c’est très excitant, très valorisant », explique un formateur.

« Après, c’est également un métier qui comporte sa part de pénibilité. Les soudeurs travaillent en 3X8, avec des horaires décalés, des conditions de sécurité très strictes, des vêtements de protection parfois pénibles à porter, notamment l’été quand il y a la canicule dehors et qu’il faut porter malgré tout combinaison, tablier, masque et lunettes, chaussures coquées…. Alterner le jour et la nuit, changer de poste tous les jours, le bruit des chantiers en permanence, le risque de travailler avec des outils dangereux, les postures difficiles, les gestes répétitifs, les contraintes de rapidité… ».

« Ce n’est pas toujours facile mais les avantages sont là. C’est bien payé et on ne vit jamais avec la peur de perdre son emploi. On sait que partout où on va, on est attendu. Et ça, sur le marché du travail actuel, c’est un luxe que je savoure tous les jours », conclut-il. « C’est pour cela que je veux aujourd’hui transmettre cette passion et ce savoir faire et former la relève de demain ».

Comment devenir soudeur ?

Pour exercer le métier de soudeur, il est nécessaire de posséder un diplôme de technicien en soudage à la suite d’un bac pro travail des métaux, mais également de savoir exercer en manuel, sur machine à commande numérique ou avec un robot, et sur tous types de métaux. Un CAP chaudronnerie serrurerie ou réalisations industrielles peut aussi suffire.

Bon à savoir : les femmes sont de plus en plus recherchées dans la profession, un boulevard s’ouvre aux candidates !




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