Maritime : l’emploi boosté par les enjeux du numérique et de la transition écologique

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La croissance française est, on le sait, portée par le transport terrestre mais aussi maritime. Plusieurs centaines de milliers d’emplois sont donc directement liés à l’économie bleue.
Par ailleurs, tous les grands ports français sont, de par la situation géographique de l’Hexagone, autant de portes d’entrées sur les différents pays et continents du monde qui réalisent chaque année des milliards d’euros de transactions grâce aux échanges commerciaux avec la France.

Autre pierre angulaire de cette économie bleue : tout ce qui concerne les produits de la mer et les énergies maritimes. Mais le secteur est aujourd’hui confronté à un impératif de transformations, d’évolutions et de changements. Pour se développer et répondre à la demande, mutation numérique et transition écologique seront les deux impératifs des prochaines années. Cette transformation pourrait alors être à l’origine de plusieurs centaines voire milliers de créations de nouveaux postes.


Une transformation qui passe par la création de nouveaux métiers

« Le numérique et la transition énergétique vont détruire des emplois dans le maritime, c’est une évidence. Mais ils peuvent en créer bien plus qu’ils n’en détruiront dans les dix ans qui viennent ! On table sur environ 500 000 nouvelles créations de postes d’ici 2030, liées à ces évolutions », analyse l’Observatoire du Numérique.

Même chose pour la transition énergétique : « Les problématiques environnementales transforment les emplois qui existent déjà, et elles créent des centaines de nouveaux types d’emplois », explique l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

« Rarement un secteur de l’économie française aura subi autant de transformation liées à l’écologie ces dix dernières années. Et peu de secteurs en subiront encore autant dans la décennie à venir. Les métiers de l’eau dépendent désormais quasiment tous de la problématique énergétique et environnementale. Il y a 10, 20, 30 ans, certains métiers n’existaient pas ou commençaient à peine à exister. Par exemple : les métiers de l’éolien ou des performances énergétiques, ceux liés aux normes et aux certifications HQE…


On estime que depuis 2009, le marché a créé 70 milliards d’euros de recettes et plus de 300 000 emplois. Des créations de postes qui, sur la dernière décennie, ont progressé de quasiment 70 % ! Et le maritime est le secteur de l’économie nationale qui en profite le plus, et très largement ».

« La transformation des modes de gestion de la filière maritime – grâce au numérique et aux nouvelles technologies, et dans l’optique de devenir plus propre et de réussir sa transition écologique et énergétique – est très prolixe en matière d’emplois. Elle est amenée à s’étoffer sans doute jusqu’à la fin du 21eme siècle », explique le Centre d’Etudes de l’Emploi.


Une prise de conscience mondiale qui favorise les emplois « verts »


Les lois, les subventions publiques, les défiscalisations incitent à évoluer vers une société plus propre et moins énergivore. Ce sont autant d’éléments qui renforcent la lutte contre le réchauffement climatique d’année en année et sur lesquels on ne pourra pas revenir. D’abord pour des questions de survie de l’espèce humaine, et ensuite parce que la prise de conscience est globale…

La majorité de la communauté internationale a conscience du problème et des problématiques à mettre en place rapidement. Y compris les pays du Maghreb, certains pays africains et même la Chine et l’Inde, qui constatent désormais que la pollution tue leurs populations et freine la croissance à cause des confinements de plus en plus fréquents et des catastrophes naturelles qui se multiplient.

Tout cela pour dire que ces politiques de fond vont favoriser les emplois verts, en créer énormément. Le secteur maritime représente au moins 60% de ces emplois. C’est la branche de l’économie française la plus en prise avec l’environnement.

Les entreprises du maritime recherchent donc de plus en plus ces candidats à l’embauche capables :

  • d’optimiser une stratégie d’efficacité énergétique
  • de développer de nouveaux outils numériques
  • d’accélérer l’adoucissement de l’eau par des procédés nouveaux
  • de faire de la R&D sur l’éolien offshore, etc…

Sur la question du numérique : l’enjeu majeur est de pouvoir intervenir à distance sur plus de problématiques en mer.

« On demande ainsi particulièrement des électrotechniciens ou des électromécaniciens spécialisés dans les technologies du numérique et les systèmes de pilotage et de contrôle à distance », explique l’Observatoire des Métiers du Futur. « On considère que rien que depuis 2019, plus de 6000 offres d’emploi nouvelles ont concerné ces compétences. Ces profils sont clairement en tension, aussi bien en France que chez nos partenaires européens ».




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